Ce n'est pas vrai pour tous, et certaines choses, certaines rencontres, resteront sûrement. Lesquelles? L'avenir ma foi le dira, ces derniers mois me donnant une certaine idée.
La raison du pourquoi de ce post viens d'un Scubien qui me demanda, taquin qu'il est, de décrire mon année en trois mots sans utiliser:
Un petit exercice de synthèse écrit il. Et j'aime me dire que la synthèse je sais faire. Que je n'ai pas besoin de trop m'épancher. Deux trois phrases percutantes et voilà que c'est fini, tadaaaa. Oui mais trouver trois mots c'est dur...
Le premier devrait, doit être, ce mot sur lequel j'ai tant appris à ironiser (attitude frenchy condescendante biensur) : hyggelig
Je lui met une couleur chaude, c'est bien la moindre des choses. Hyggelig est un adjectif, et les Danois, leurs soirées, leur pays est souvent décrit, par eux surtout, comme hyggelig. Ne cherchez pas, ça ne se traduit pas. Tout au DK est hyggelig, et ce culte du Hygge me fait penser à ce Cocooning très trendy auprès de cadres dépressifs qui via une bougie et un ficus rabougri retrouvent la Zen-attitude.
Hyggelig c'est un peu ça, mais en moins classe, moins hype (mais avec tout autant de meubles Ikea). Donc le Danemark est un doux cocon, de laine bien chaude...bien blanche aussi. Mais ce cocon est assez hermétique, et ce phénomène du hyggelig, qui promeut le doux foyer ou l'on allume quelques bougies là ou dehors il fait froid (et s'allume la face avec quelques Carlsberg, Tuborg, Ceres -pour les Aarhusianers- ....) a tendance à promouvoir l'être sur le groupe, le cercle privé sur le cercle public. L'agora est vide, les citoyens sont dans les bars ou devant leurs sapins de noël, avec vraie bougies bien sûr.
Cocon sûr, le Danemark est un petit paradis, ou les gens sont heureux, sont si content. Une nation entière marche au bonheur béat, aux bières le soir et au bougies l'hiver, entre Danois bien sûr.
Quel peut bien être le deuxième mot? Aah, depaysant n'est pas interdit! Mais il fait trop cliché. Tout comme cosmopolite, melting-pot et autre "Erasmus" Et pourtant, quel changement que de suivre des évenements Européens avec d'autres européens, d'être une minorité, visible oui, grande gueule oui (mmm le développement de l'explication "I'm not mean, I'm French", où comment parfois on ferait mieux de se taire). Cet incroyable foisonnement rend presque passionant des choses comme l'Eurovision ou l'Euro de foot, c'est dire! Le depaysement d''une année loin des canons français, c'est le chamboulement du quotidien, la création d'une routine parallèle, de rechange, dans laquelle on se font, se refont, de laquelle on se defait, en entrant ou sortant du terminal A de l'aéroport de Kastrup, KBH. Les courses à Bazar Vest, le pain turc, les petits déjeuners autrichiens, les soirées aux harengs et les beer tastings... La folie de la bière de noël.... les lunch-boxes, à base de pâtes, de riz, et de légumes la plus part du temps, mangé à la va vite avant de se jeter sur une part de gâteau kitsch, trop sucré et partagé entre amis.
Enfin, cette année, c'est aussi le Danemark comme point de départ. Confirmation d'une vocation europhile. Confirmation d'un certain amour pour ce vieux continent cabossé, et qui se laisse encore aller à rêver, encore aller à bosser aussi. Point de départ pour la Suède, si belle, la Russie, si autre, et tout le reste, entraperçu au fil des rencontres. Point de départ enfin, car ma vie en France, cette vie à laquelle je suis retournée, n'est évidemment pas celle que j'avais laissé derrière.
Au revoir la Scube, et ses deux premières années de folies
Au revoir Aarhus, et ses barbeques tarés
Revenue à Paris, où je vis de plus en plus à plein temps, mais pour combien de temps?